Nouveau CFA de Nancy : « Un appel d’air pour l’apprentissage »
Les futurs boulangers, pâtissiers, chocolatiers de la région disposent désormais d’un outil de formation moderne doté des équipements les plus récents. Son directeur Alain Rimet en fait la visite.
Depuis le 8 janvier dernier, les élèves du Centre d’enseignement et de perfectionnement des métiers de l’alimentation (CFA Cepal) de Nancy ont intégré un bâtiment flambant neuf situé sur le vaste campus Artem. Dans ces locaux de 8 000 m2, ils bénéficient de conditions d’enseignement et de pratiques optimales. Doté de 52 chambres, l’établissement propose aussi l’hébergement.
« Nous étions un peu inquiets de ce déménagement en cours d’année scolaire. Alors, en novembre, nous avons organisé une journée sur ce nouveau site afin que les jeunes commencent à s’approprier les lieux, découvrent le cadre extérieur, souligne Alain Rimet, le directeur du CFA. Auparavant, nous étions à Laxou, avec un bâtiment qui datait de 1975 et qui était devenu vétuste. La région Grand Est a financé la construction de ce nouveau centre, pour un coût de vingt millions d’euros, plus quatre millions d’euros d’équipements. Nous sommes locataires du lieu. Surtout, nous bénéficions d’un matériel renouvelé à quatre-vingt-dix pour cent. C’est un appel d’air pour l’apprentissage. » Ici, les élèves se forment aux métiers de bouche — boulangerie, pâtisserie, chocolaterie, boucherie, charcuterie — et à ceux du soin (aide à la personne, coiffure, esthétique).
Savoir être et savoir-faire
Ce jour-là, dans le laboratoire dédié à la pâtisserie, c’est confection de religieuses et de paris-brest. Ici, les jeunes disent être attirés dans cette voie pour son côté créatif. Dans l’atelier boulangerie, Alexandre, bientôt 30 ans, est emblématique de la reconversion que certains opèrent après un parcours dans un tout autre secteur.
« J’étais ingénieur dans l’industrie à Mulhouse, raconte-t-il. J’étais devant mon ordinateur toute la journée à brasser des chiffres. Désormais je travaille avec mes mains, mais aussi ma tête. Après mon CAP, je serai salarié quelques années puis j’ouvrirai mon propre fonds. »
« Alexandre fait partie de ceux dont la profession a besoin, estime Alain Rimet. Avec un vécu différent, une ouverture, et beaucoup de motivation surtout. Ici, nous mettons l’accent sur le savoir être autant que sur le savoir-faire. Et nous encourageons nos jeunes à participer le plus possible à des concours, comme celui du meilleur jeune boulanger, afin d’être fiers de leur formation, de leur engagement. »
Pour le directeur, ce nouveau centre témoigne d’une revalorisation de l’apprentissage de métiers dits manuels qui souffrent encore d’une mauvaise image. « Nous sommes vigilants car nos effectifs sont plutôt à la baisse, note-t-il. Mais nous sommes aussi sur des classes d’âge plus creuses. Surtout, la présence sur le campus d’autres écoles, de filières scientifiques, est un environnement stimulant. Nos élèves peuvent d’ailleurs bénéficier de deux restaurants du Centre régional des œuvres universitaires et scolaires [Crous]. À côté, il y a un collège récent, ce qui représente un vivier potentiel d’élèves et permettra de développer des échanges. »